Les jeunes d’hier parlent aux jeunes d’aujourd’hui

Près de trois cents personnes se sont rassemblées le lundi 29 mai 2017 dans la salle des fêtes du Lycée de Garçons de Luxembourg pour faire la rencontre de Monsieur Paul Sobol, un rescapé des camps d’Auschwitz, lors d’un Café littéraire organisé dans le cadre du projet d’établissement LGL Com’on.

Monsieur Sobol s’est retrouvé devant toute une assemblée d’élèves du LGL, mais aussi devant d’autres classes venues d’autres écoles du Luxembourg ainsi que de nombreux visiteurs externes. Ce fut un témoignage émouvant qui a permis aux jeunes de mieux comprendre une partie de l’Histoire. Monsieur Sobol, passeur de mémoire, a réussi à capter l’attention de son public tout en le faisant réfléchir quant aux événements qui se sont déroulés aux camps d’Auschwitz. Il a ainsi partagé son vécu, ses souvenirs, mais il a tout particulièrement voulu lancer un message aux jeunes, à savoir que « l’avenir, c’est ce nous en ferons nous-mêmes ».

Après deux heures de témoignage, nombreux étaient ceux qui n’ont pas hésité à poser de nombreuses questions, auxquelles Monsieur Sobol a répondu avec une aisance mais aussi avec une légèreté surprenante pour un homme de 91 ans. Pour clore cet après-midi, Monsieur Sobol a bien voulu dédicacer son livre à pas moins d’une quinzaine de personnes tout en y écrivant un message personnel à chacun d’entre eux.

Ce témoignage a donc permis aux jeunes de prendre conscience de l’importance d’un tel récit, mais ils ont aussi désormais un tout autre regard sur notre monde d’aujourd’hui.

Néanmoins, il semble qu’aujourd’hui, la mise en œuvre de véritables échanges littéraires passe par un effort simultané de relecture critique des corpus produits dans le passé pour investir l’avenir.

Ainsi, le jeudi le 1er juin, un écrivain et réalisateur français connu internationalement, Monsieur Philippe Claudel, s’est rendu au LGL pour participer au second volet du Café littéraire.

Trois groupes d’élèves des classes de 3G, 2C et 2A ont eu la possibilité d’interviewer Monsieur Philippe Claudel et ont ainsi pu découvrir l’approche de la littérature sous un autre angle. Cette interview, étant essentiellement consacrée au thème de la Seconde Guerre mondiale, a duré pendant près de deux heures et chaque groupe d’élèves a eu l’occasion de prendre la parole. Le premier groupe d’élèves s’est plus particulièrement focalisé sur la préface de « Si c’est un homme » de Primo Lévi, écrite par Monsieur Philippe Claudel. Une des questions posées par les élèves de la classe de 2C a été si de tels événements pourraient se reproduire dans notre époque actuelle. Il est cependant difficile d’avoir une réponse adéquate à ce genre de question. Par contre, c’est à travers un dialogue captivant et grâce à des moments passionnants que cette rencontre a été d’autant plus agréable.

Les élèves ont également été très intéressés par le métier d’écrivain et la question de la page blanche a été l’une de questions qui taraudait les élèves depuis un certain temps. Monsieur Claudel a alors rétorqué qu’il n’a jamais connu de tels moments et que d’ailleurs il s’empressait de terminer un livre une fois commencé. Le problème est en fait celui de « la page trop pleine ». Il ne s’attarde donc jamais trop longtemps sur une seule histoire qu’il donne d’ailleurs immédiatement à lire à son épouse, qui est sa toute première lectrice. Si l’histoire lui plait, ce n’est alors qu’à ce moment-là où Monsieur Claudel la transmet à son éditeur et il peut être sûr qu’elle remportera un vif succès.

Philippe Claudel, à la fois simple et humaniste, a plu à toute l’assemblée qui a fortement été impressionnée par le déroulement de cet après-midi et qui a d’autant plus apprécié cette rencontre pour le moins intéressante et exceptionnelle. Par la même occasion, l’écrivain a lancé comme message que « les succès, c’est comme les échecs, on ne peut jamais savoir ».

À la fin de la séance, Monsieur Claudel s’est pris le temps de dédicacer quelques-unes de ses œuvres aux nombreuses personnes présentes lors de cet après-midi. Il aura pour ainsi dire laissé un souvenir inoubliable à tous et n’hésitera pas à revenir nous rendre visite lors d’un prochain Café littéraire.

Le LGL peut également s’avérer fier de ses élèves qui n’ont pas hésité à se porter volontaires pour faire partie de ce Café littéraire, mais aussi pour avoir eu le courage de s’exprimer devant tout un public. C’est aussi avec un certain enthousiasme que le LGL se prépare d’ores et déjà pour la venue d’autres écrivains et célébrités pour l’année scolaire à venir. Il suffit de nous suivre sur les réseaux sociaux ou bien de se rendre sur le site même du lycée afin de connaître l’évolution du programme.