Rencontre littéraire avec Franck Pavloff au LGL : une double immersion dans l’œuvre et la pensée de l’auteur de Matin brun

Le Lycée de Garçons de Luxembourg a eu l’honneur d’accueillir le 27 mars l’écrivain Franck Pavloff à l’occasion de son traditionnel Café littéraire, une rencontre placée sous le signe de l’échange, de la réflexion et de la littérature engagée. L’événement, qui s’est décliné en deux temps forts — en journée pour les élèves et en soirée pour le grand public — a offert aux participants une immersion précieuse dans l’univers de l’auteur et dans les thématiques puissantes de son texte emblématique, Matin brun.

Une rencontre vivante avec les lycéens

Dès l’après-midi, près de 200 élèves se sont rassemblés dans la salle des fêtes du LGL pour accueillir Franck Pavloff. Ce moment de partage s’est ouvert sur une interview menée avec brio par les élèves de 2e : Julie, Alex, Nynke, Louise et Leticia. Le dialogue avec l’auteur s’est d’abord centré sur Matin brun, ce court récit percutant qui, sous des allures de fable minimaliste, dénonce avec force les dérives insidieuses du totalitarisme.

Avec clarté et une grande générosité dans ses réponses, Franck Pavloff a éclairé les intentions qui ont présidé à l’écriture de ce texte, tout en revenant sur le contexte de sa publication, en 1998, et sur sa résonance toujours actuelle. L’échange s’est ensuite orienté vers la pratique du métier d’écrivain, un métier que Pavloff vit comme un engagement humain et politique, porté par une attention constante à la dignité et à la liberté.

Nawel et Mirenda ont animé la suite du Café littéraire, donnant la parole au public. Les questions, nombreuses et pertinentes, ont révélé l’intérêt profond des élèves pour les enjeux de l’écriture et de la liberté d’expression. À l’issue de cette rencontre, une séance de dédicaces a permis à chacun — élèves, enseignants et autres membres de la communauté scolaire — d’échanger de manière plus personnelle avec l’auteur. La librairie Ernster, fidèle partenaire du lycée, était également présente pour permettre aux participants d’acquérir ou de faire dédicacer leurs exemplaires de Matin brun et d’autres ouvrages de l’auteur.

Une soirée ouverte sur le monde

La rencontre s’est prolongée en soirée, dans une atmosphère plus intime mais tout aussi attentive, avec une trentaine de personnes réunies — élèves, parents, enseignants et membres du public. La classe CLIJAA a ouvert la soirée par une intervention remarquée : à travers une présentation engagée de Matin brun, les élèves ont su établir des passerelles entre la fiction de Pavloff et des réalités contemporaines, évoquant notamment la situation politique en Iran et au Venezuela, et soulignant ainsi l’universalité du message de l’auteur.

Une seconde interview, animée à nouveau par Julie et Alex, a permis de poursuivre la réflexion avec Franck Pavloff, qui a une fois de plus su se montrer accessible, inspirant et profondément à l’écoute. La discussion s’est déroulée dans un climat de grande attention et a laissé une impression durable sur l’auditoire, touché par la justesse et la simplicité de ses paroles.

Une rencontre marquante et nécessaire

En accueillant Franck Pavloff, le LGL a permis à ses élèves — et plus largement à la communauté scolaire — de vivre une expérience littéraire authentique, où la littérature n’est pas seulement un objet d’étude, mais un levier pour penser le monde, aiguiser l’esprit critique et défendre les valeurs démocratiques.

Dans une époque où les menaces contre la liberté de penser et d’exister se font toujours plus subtiles ou insidieuses, cette rencontre a rappelé, avec force et sensibilité, combien il est vital de rester vigilants, de cultiver l’empathie et de faire entendre sa voix.

Enfin, dans la continuité de cette dynamique littéraire, la planification d’une prochaine invitation d’auteur est déjà en cours. Le nom de l’invité ne sera dévoilé qu’au cours du premier semestre de la prochaine année scolaire, mais une chose est certaine : la tradition du Café littéraire au LGL continuera à nourrir l’esprit et à éveiller les consciences.

Stéphanie Duchaine